Les arbres

La région forestière des Fenouillèdes comprend une grande diversité d’arbres, l’essentiel étant réparti entre les étages mésoméditerranéen, voire supraméditerranéen et localement d’altitude. La forêt de Boucheville occupe une large superficie offrant une grande variété d’espèces.

Dans la partie méridionale du Fenouillèdes (vallée de la Désix et plateau de Séquères, Trévillach) et jusqu’à environ 700m, la flore est typiquement méditerranéenne constituée pour l’essentiel de garrigues avec une végétation rase d’épineux. Les arbres forment des petits ilots forestiers principalement constitués de chênaies à Chêne vert (Quercus ilex) et à Chêne pubescent (Quercus pubescens), mais aussi de résineux (pin sylvestre, pin laricio et cèdre de l’Atlas…).

Arbres et forêts dans le massif de Millas-Quérigut

Les chênes, les pins, les sapins, les hêtres, les cèdres

Le chêne vert

(Quercus ilex)

Le chêne vert (Quercus ilex, « chêne houx »), est également appelé « chêne yeuse » (terme issu de l’Occitan « euse », dérivé de « ilex »), est un arbre de la famille des Fagacées.

C’est un arbre ou arbrisseau à écorce non crevassée, à feuilles petites ou moyennes coriaces persistantes, vert foncé au-dessus, pubescentes blanchâtres sur la face inférieure, à bords épineux avec aussi des feuilles sans épines. Ses feuilles épineuses ressemblent beaucoup à celles du Houx (Ilex aquifolium) d’où le terme ilex.

C’est un arbre à feuillage persistant, qui produit des fruits, des glands bruns de dimensions variables, une nourriture importante pour les sangliers. Au printemps, les arbres se parent de chatons floraux jaunes pendants, ce sont les fleurs mâles (ci-contre).

Le chêne vert est une espèce très résistante à la sécheresse, et avec le Chêne pubescent et le Chêne rouvre, il fait partie des principales essences de Chêne utilisée pour la culture de la truffe.


Le chêne pubescent

(Quercus pubescens)

Le chêne kermès

(Quercus coccifera)

C’est une espèce d'arbuste à feuilles persistantes de la famille des Fagacées, qui pousse en buissons denses et bas dans des terrains pierreux calcaires de la garrigue. D’ailleurs le mot "garrigue" emprunté au provençal "garriga", désigne un terrain aride, lui-même venant de l'ancien provençal "garric", désignant le chêne kermès.

Il possède des petites feuilles épineuses d’un vert luisant sur le dessus et le dessous. Les glands sont petits sont portés par un court pédoncule avec une cupule épineuse.


Le chêne liège

(Quercus suber)

Le houppier du chêne liège est peu dense avec quelques grosses branches tortueuses.

Ses petites feuilles sont persistantes, alternes, coriaces, bordées de dents épineuses et cotonneuses sur leur face inférieure.

Ses fleurs jaunâtres, se partagent entre les chatons sous forme de chatons mâles pendants au bout des rameaux et les femelles, minuscules, étant séparées sur le même pied.

Ses glands gros et ovoïdes enveloppés sur la moitié de leur longueur par des cupules, sont réunis par deux sur des pédoncules courts et renflés.

Cette espèce typiquement méditerranéenne, se rencontre dans les bois du Fenouillèdes, en association avec les chênes verts.



L'écorce du chêne liège est épaisse, isolante et crevassée peut atteindre près de 20 cm d'épaisseur. La singularité de cette écorce est son tissu constitué de microcellules mortes alvéolées qui lui confèrent une densité très faible.


La galle du chêne : cynips

(Cynips quercusfolii)

On connait les glands qui sont les fruits du chêne, mais remarquera aussi sur les petites branches des petites sphères en bois de la grosseur d'une bille. Ce sont des galles formées par la réaction du végétal à la piqûre d’un insecte, le cynips un petit hyménoptère de la même famille que les abeilles ou les guêpes.

Pourquoi ces insectes piquent-ils un arbre ? C’est pour y pondre leurs œufs et des substances biochimiques qui modifient le développement des tissus végétaux et les forcer à fabriquer de la cellulose, matière qui forme la boule.

A l’abri dans la boule pendant l’hiver, et au printemps, l'oeuf va se transformer en larve, un petit asticot, qui va se nourrir de la chair de la boule. Puis la larve va se transformer en insecte, la cynips, devenue adulte. Celle-ci va percer un trou dans la paroi de la boule, s'envoler et poursuivre le cycle.